Résumé :
Paris, 1941. La France est occupée. Joseph et Maurice, deux frères juifs âgés de dix et douze ans, partent seuls sur les routes pour tenter de gagner la zone libre.
(Quatrième de couverture)
Extraits :
" -Jo!
On court après moi.C'est Zérati.
Il est un peu essoufflé.Dans sa main,il a un sac de toile qui ferme avec un lacet.Il me le tend.
-Je te fais l'échange.
Je n'ai pas compris tout de suite.
-Contre quoi?
D'un doigt éloquent,il désigne le revers de mon manteau.
-Contre ton étoile.
Maurice ne dit rien,il attend en claquant les talons de ses galoches l'un contre l'autre.
Je me décide brusquement.
-D'accord.
C''est cousu à gros points et le fil n'est pas très solide.Je passe un doigt,puis deux et d'un coup sec je l'arrache.
-Voilà.
Les yeux de Zérati brillent.
Mon étoile.Pour un sac de billes.
Ce fut ma première affaire."
"Et puis, voilà que cette guerre, voulue faite par des adultes aux cravates toujours très strictes et aux médailles toujours plus glorieuses, aboutissait en fin de compte à me jeter moi, un enfant, à coup de crosse, dans une pièce fermée, me privant du jour, de la liberté, moi qui n’avais jamais rien fait , qui ne connaissais aucun Allemand, voilà ce que maman voulait dire, elle avait raison finalement."
"Les deux soldats remettaient leurs casquettes.
- Vous êtes satisfaits, vous avez été bien coiffés ?
- Très bien, excellent.
- Eh bien, a dit mon père, avant que vous partiez, je dois vous dire que tous les gens qui sont ici sont des Juifs.
[...] Le S.S. n’a pas bronché. Ses lèvres m’ont paru plus fines soudain.
- Je voulais parler des Juifs riches. "
Avis : Joseph Joffo nous livre ici un magnifique témoignage sur son enfance volée par la guerre. Il est contraint de s'enfuir avec son frère Maurice pour fuir les Nazis. Pendant ce périple, il va peu à peu perdre son insouciance. Après son arrivée en zone libre, il va se retrouver seul et livré à lui même.
J'ai lu ce livre il n'y a pas longtemps et ça a été une véritable découverte. C'est un "classique" accessible à un large public. Le récit nous ouvre les yeux sur une période horrible qui a été vécue par un enfant mais qui est racontée avec l'expérience et le recul d'un adulte.
Au niveau de l'histoire, je n'ai pas grand chose à dire, c'est l'Histoire ! Le livre ne nous apprend rien de plus par rapport à ce que l'on sait déjà sur cette période. L'auteur nous raconte son histoire dans le but de nous faire réagir sur le fait qu'un enfant puisse vivre cela.
Pour moi, tout est raconté avec beaucoup de simplicité, ce qui est un très bon point. Le livre nous fait pleurer sans pour autant être dans l'exagération et le sentimentalisme. Et ça, seuls les très bons livres savent le faire....
Le livre a été adapté en film par Christian Duguay mais comme le dit Joseph Joffo dans son "interview" à la fin du roman, il n'est pas fidèle à l'histoire qu'il a vécu. J'ai vu le film avant le livre (chose que je fais très rarement) et c'est vrai que certains points sont abordés assez maladroitement (mais j'ai tout de même adoré le film !) Par exemple, lorsque le curé les prend sous sa protection dans le train, les enfants ne l'ont pas incité lourdement à le faire, comme le souligne Joseph Joffo.
En bref, ce roman autobiographique est magnifique et accessible à un large public. Il nous emporte en 1941 et nous livre une histoire bouleversante. Je pense qu'il est vraiment important de le lire pour se souvenir....
Oriane
Commentaires : 4
Le film me tente vraiment et le livre aussi même si je sais que je saurais en larme!
Réponse :
*Oriane* ( samedi 15 décembre 2018 18:23)
Si tu as l'occasion, n'hésite pas et fonce, ils sont vraiment géniaux !!!
Oriane
J'ai vu le film qui est magnifique et très émouvant mais j'ai aussi envie de lire le livre où il y aura plus de précisions.
Réponse :
*Oriane* (lundi 10 décembre 2018 18:18)
C'est vrai que le film est très émouvant, le jeu d'acteur est parfait mais le livre apporte quelque chose de plus. Le film est assez extérieur à l'histoire de Joseph Joffo, je ne sais pas trop comment expliquer mais comme ce n'est pas lui qui a fait le film, cela reste assez superficiel.
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